Epinephelus merra
Le mérou gâteau de cire se rencontre principalement dans les lagons et sur les pentes externes peu agitée jusqu’à près de 50 m de profondeur. Carnivore, il se nourrit de petits poissons ou de crustacés. Ce mérou est assez facile à reconnaître car son corps trapu est couvert de taches brunes serrées de motif hexagonal à peine séparées par de fines zones blanches. Il n’est pas trop difficile de le photographier car il est assez statique, il passe beaucoup de temps tapis au sol camouflé parmi les algues ou les coraux.
Alimentation
Ce mérou se nourrit de poissons, d’invertébrés et de céphalopodes. C’est un prédateur vorace strictement benthique* qui chasse le plus souvent la nuit et à l’affût. Il se sert de ses mâchoires fortement protractiles* pour gober les proies passant à sa portée. Il peut être cannibale quand ses proies usuelles se font rares.
Reproduction – Multiplication
L’espèce est hermaphrodite protogyne monandrique, ce qui signifie que tous les individus sont des femelles à la naissance et que certains d’entre eux deviendront des mâles, mais n’auront qu’un partenaire. Les femelles sont sexuellement matures autour de 16 cm et les changements de sexe se produisent autour de 18 à 20 cm, les individus ayant alors entre trois et cinq ans.
La reproduction a lieu durant l’été avec un pic autour des pleines lunes, les mâles et les femelles, ordinairement solitaires, forment des agrégations qui durent quelques jours ; les mâles courtisent les femelles de jour, mais les accouplements n’ont lieu que le soir. Le couple fait une ascension rapide dans la colonne d’eau et libère ses gamètes en haut de cette montée. Les œufs et les larves sont pélagiques.
On a pu observer les faits suivants en situation expérimentale : les œufs, sphériques et flottants, mesurent entre 0,71 et 0,73 mm de diamètre. Le développement embryonnaire est achevé entre 24 et 27 heures et les larves éclosent alors. Elles mesurent 1,5 mm. Deux mois plus tard, les larves se transforment en juvéniles de 4,5 cm qui présentent une première ébauche du patron de couleur des adultes. Une étude des otolithes (≃ oreille) de juvéniles capturés au recrutement montre que cette durée de vie larvaire peut être ramenée à environ un mois en situation naturelle.
Vie associée
De nombreuses associations temporaires entre mérous et poulpes ou murènes en vue de chasses collaboratives sont documentées. Cette collaboration permet de multiplier les prises pour les deux parties : poulpes et murènes chassent dans des crevasses ou des massifs de corail inaccessibles aux mérous et en font sortir des proies faciles pour eux, et la chasse des mérous fait retourner dans leurs abris les proies non capturées, les remettant à la disposition des poulpes et murènes associés. C’est le mérou qui suscite la collaboration en utilisant des signaux spécifiques : des trémoussements de tout le corps devant le poulpe ou le trou de la murène pour les inciter à l’accompagner, et une posture verticale tête en bas avec des mouvements saccadés de la tête pour leur signaler l’abri d’une proie. L’usage de signaux intentionnels codifiés en vue de modifier le comportement d’un autre individu, choisi de façon pertinente eu égard à l’objectif, suppose des capacités cognitives développées qui n’ont jusqu’à présent été documentées que chez les singes et les corvidés (oiseau).